Enfants surdoués : une étude inédite

Des recherches conduites à Lyon confirme déjà qu’il existe deux profils d’enfants à haut potentiel : « les laminaires » sans difficultés scolaires et les « complexes » plus à risque de difficultés.

 

En langage politiquement correct, ils ne sont plus appelés surdoués ni précoces mais « enfants à haut potentiel » ou « HP ». Parfois capables de comprendre Einstein à 10 ans, ils sont pourtant 30 % à ne pas atteindre le bac en raison de difficultés scolaires. Être à « haut potentiel » s’accompagne parfois de troubles du comportement, de « dys » ou d’hypersensibilité affective. « Les parents viennent nous voir en disant : il est ingérable, il est dans l’opposition… On leur montre alors qu’ils n’ont pas quelque chose en moins mais quelque chose en plus », explique Fanny Nusbaum, neuropsychologue, directrice du centre Psyrene à Lyon, spécialisé dans les « HP ». Ce « quelque chose en plus », la science ne sait pas encore bien l’expliquer. C’est le but de la recherche inédite débutée il y a un an au Cermep, centre de « l’imagerie du vivant » de Lyon et financée par la fondation Apicil. Des enfants HP de 8 à 12 ans, y ont passé des tests pendant que les chercheurs observaient grâce à l’IRM fonctionnelle les connexions de leur cerveau.

 

Premiers résultats

Les premiers résultats confirment l’hypothèse établie par Fanny Nusbaum de deux profils HP : les laminaires et les complexes. Les enfants au profil « laminaire » ont un comportement bien adapté à l’environnement donc plutôt le profil « premier de la classe ». L’IRM a ainsi montré que leurs capacités cognitives étaient bien homogènes : ils activent plus de zones que les « complexes », notamment des zones du cortex intervenant dans les liens associatifs – ce sont des enfants qui ont une très bonne mémoire épisodique liant événements et émotions – et les zones de « gestion des conflits » qui permettent de « sélectionner la bonne réponse ». Les laminaires répondent donc juste aux tests dans plus de 80 % des cas tandis que les complexes, dont les zones de gestion des conflits sont moins activées, ne répondent juste que dans 50 % et plus lentement. De même, les laminaires ont une meilleure connectivité entre les deux hémisphères, confirmant leur meilleure adaptabilité.

Cette « dys-synchronie cognitive » apparue sur les IRM des enfants HP complexes confirme le décalage observé dans le comportement de certains de ces enfants, surdoués en maths mais piquant une crise si on leur demande de lâcher leur doudou. Ces enfants n’ont pas les clés cérébrales pour travailler, il faut les leur apporter. C’est le principe de la neuroéducation qui consiste à utiliser les connaissances en neurosciences pour concevoir des méthodes pédagogiques mieux adaptées.

 

Source : ledauphine.com