Qu’y a-t-il à l’intérieur du cerveau des surdoués ?

IRM du cerveau, montrant la matière grise en vert.

Les enfants surdoués ont un cerveau qui se développe de manière un peu différente des autres : le cortex s’épaissit plus longtemps, la matière blanche aussi, au niveau du corps calleux. Résultat : ils apprennent davantage et réfléchissent plus vite.

Le génie ne se repère pas seulement au travers d’une œuvre ou de théories, il se voit aussi à l’IRM. Les techniques d’imagerie cérébrale ont ainsi révélé que le cerveau de jeunes individus doués d’une intelligence supérieure, mesuré par un Q.I. supérieur à 120, se distinguait par l’épaisseur de son cortex.

Chez les enfants surdoués, cette couche externe du cerveau constituée de matière grise, où naissent le raisonnement et l’intuition, évolue différemment en fonction de l’âge et de l’intelligence : alors que le cortex des enfants d’intelligence normale à élevée (Q.I. entre 83 et 120) atteint son épaisseur maximale vers l’âge de 7 ans, puis s’amincit jusqu’à 19 ans, celui des surdoués est plus mince avant 7 ans mais continue de s’épaissir jusqu’à 11 ans, avant de s’affiner plus rapidement.

Or, l’épaisseur du cortex dépend non seulement du nombre de neurones et de synapses qui les relient, mais aussi de la quantité de cellules gliales (les cellules de soutien des neurones), ou encore de la présence de la gaine de myéline entourant les axones – les prolongements des neurones – et assurant la transmission de l’information. Vers 7 ans, le cortex des enfants d’intelligence standard s’amincit en éliminant des connexions inutiles entre neurones au profit de l’apprentissage : l’enfant accumule des connaissances et, pour cela, son cerveau renforce des voies de traitement de l’information (calcul, écriture, langage).

Le cerveau des surdoués : plus de place, plus de vitesse, plus de synergie

Chez les surdoués, non seulement les neurones et leurs connexions se développent encore passé l’âge de 7 ans, ce qui leur permet d’assimiler plus de connaissances que les autres enfants, mais en plus, un plus grand nombre de neurones sont enrobés de myéline, ce qui accélère le traitement de l’information. Résultat : les surdoués jouissent de capacités cognitives plus grandes et d’une analyse plus rapide.

Seconde différence physiologique : les voies de communication entre les différentes parties du cerveau sont plus denses et plus robustes. Les faisceaux de fibres nerveuses sont plus développés dans le corps calleux, qui relie les deux hémisphères, et dans le faisceau longitudinal, qui assure la liaison entre la partie avant et la partie arrière du cerveau. Ce qui conférerait aux surdoués une synergie optimale entre différentes zones du cerveau, par exemple l’attention et la mémoire pour résoudre un problème de maths.

Finalement, le cerveau des génies a beau être le même que celui du commun des mortels, il semble formaté pour fonctionner de manière optimale et c’est cela qui fait la différence.

D’après Science & Vie QR n°22 « Le génie & ses mystères » – Feuilleter ce numéro