Boris Cyrulnik « L’hypersensibilité n’est ni un trouble ni une déficience, mais une « signature »»

Dans notre hors-série qui vient de paraître en kiosques, « Tous hypersensibles ? », le neuropsychiatre, spécialiste de la résilience, décrypte un phénomène qui cache, pour beaucoup, une vraie souffrance. Extraits choisis.

Vos « douillets affectifs », dans De chair et d’âme (Odile Jacob), publié il y a seize ans, n’ont-ils pas ouvert la voie aux hypersensibles dont on parle beaucoup aujourd’hui ?

Boris Cyrulnik : C’est en travaillant sur les théories de l’attachement mère-enfant que, dans un même contexte social et affectif, on s’est aperçu que des personnes réagissaient différemment d’un point de vue émotionnel : certaines se montraient « nécessairement » sensibles, d’autres étonnamment peu sensibles, et d’autres hypersensibles ! En 2006, ces notions restaient encore très vagues, et j’ai choisi le terme de « douillet affectif » justement parce qu’il était flou et non excluant. Aujourd’hui, on estime que 70 % de la population, dans un contexte social et affectif normal, développera une sensibilité normale, alors que 30 % des enfants et adultes auront des diffcultés à contrôler leur affectivité. Cela me paraît juste.

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