COVID et Déontologie

La confidentialité à l’épreuve de l’épidémie

[ZEBREANDCO]-Corona

Ci-dessous, vous trouverez la question que j’ai adressé le 11 Mai 2020 à la Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse : 

Bonjour

Je vous contacte car quelques uns de mes clients me demandent de reprendre les consultations en présentiel. 

D’après ce que j’ai vu, si j’étais infectée ou en contact avec une personne infectée, je devrais fournir les coordonnées des personnes 
avec qui j’ai été en contact. 
Ce qui contrevient avec la confidentialité à laquelle nous sommes tenus. 

Avez vous des conseils, directives sur le sujet ? Une attestation à faire signer au client ? 

Par avance merci 

Cordialement 

 

Ci-dessous, vous trouverez la réponse de la Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse : 

Chère collègue,

La commission de déontologie s’est réunie ce matin et nous avons ajouté à l’ordre du jour votre question : « la position du psychopraticien et la confidentialité au regard de l’état d’urgence sanitaire ».

Nous avons, chacun de nous, en tant que citoyen — et donc en tant que psychopraticien également — à appliquer l’obligation de la loi.

 A ce jour, la loi oblige le médecin à déclarer les données individuelles du patient à l’autorité sanitaire — actuellement, il est indiqué pour  une durée de 6 mois, après la déclaration de la fin de l’état d’urgence sanitaire (juillet 2020 peut-être).

La personne malade doit, selon les informations connues à ce jour, communiquer les noms, prénoms, adresses, téléphones des personnes avec qui elle a été en contact (à ce jour et dans les 10 derniers jours).  Le projet de loi prévoit que ces données peuvent être partagées, le cas échéant, sans le consentement des personnes intéressées. 

Dans le cas où le psychopraticien a contracté le covid 19 et est donc diagnostiqué positif par le médecin traitant, le psychopraticien malade a les mêmes obligations, néanmoins il n’a pas à préciser la nature du lien avec chacune des personnes dont il a révélé l’identité. Dans ce cas, la confidentialité du lien relationnel reste respectée par le psychopraticien. 

Recommandations de la commission de déontologie :

 Pour éviter toute situation de questionnement éthique et déontologique au regard de notre règle de confidentialité :

Nous invitons  chaque psychopraticien, reprenant les consultations en présentiel, à communiquer sur le principe de réalité cité ci-dessus. 

  • Si le patient est en accord avec cet état de fait alors la pratique peut continuer en présentiel. 
  • Si le patient n’est pas en accord avec cela, nous avons à respecter sa position et à lui proposer dans ce cas la poursuite des consultations en  visio ou par téléphone. 

Dans ces deux cas, le psychopraticien est bien en cohérence, nous semble-t-il avec l’obligation de confidentialité et la protection du patient.

Nous espèrons que notre réponse vous apporte l’éclairage attendu et restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Viviane Gautier

Présidente de la commission déontologie

Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse (FF2P)