Handicap : les 4 vérités de Josef Schovanec

[ZEBRE AND CO] Josef Schovanec

ce savant, philosophe et autiste qui dérange l’ordre établi…

Connaissez-vous Josef Schovanec ? Ce philosophe écrivain diagnostiqué autiste dès son plus jeune âge ne mâche pas ses mots ! J’avais eu la surprise de découvrir cet homme lors d’une journée de formation sur la participation des personnes organisée par l’ANDESI le 9 octobre 2019. L’auteur de « L’autisme pour les nuls »  et de « Je suis à l’est » nous avait parlé sans réserve de ce qu’il pense de la gestion du handicap en France. Attention ses propos déménagent… Je vous les transmets tel quel !

« J’ai de la chance » nous dit-il, je suis diagnostiqué autiste « donc irresponsable ». Mes propos ne seront donc pas retenus contre moi. « Je peux donc m’exprimer en toute liberté ». « Vous savez en France nous sommes dans une logique qui vise à considérer que tout ce qui ne va pas doit être caché et l’histoire du handicap reste à écrire. Le handicap est un des sujets les plus tabous ».

« Il n’y pas de politique du handicap en France. Ce sont les associations qui font le travail. Chacun des combats a été mené par une ou plusieurs associations et regroupements de personnes et familles de handicapés. C’est  l’image du logo du handicap : On rend visible ce qui est minoritaire et ne dérange pas et on cache tout ce qui est difficile à voir ». Le logo du handicap qui a été retenu pour tous est un fauteuil roulant. C’est un symbole certes mais seulement   2% des personnes handicapées sont en fauteuil. Les autres et notamment les handicapés mentaux n’existent pas, ou s’ils existent ils sont bien « cachés ».

1. Le handicapé, victime d’inégalités et d’apartheid

« Il y a des inégalités entre les handicaps et chacun « gère son petit empire » associatif ou marchand dans une somme de niches.  Lorsque je voyage à l’étranger je suis surpris  par la présence des personnes handicapées dans les espaces publics.  Rien de tel dans notre pays. En France on a littéralement « purgé » les handicapés des lieux publics au point que quand on en voit, on est parfois surpris. Il faut dire aussi que beaucoup sont soulagés que leur proche handicapé soit éloigné de leurs regards. Car regarder vivre une personne handicapée, ça dérange forcément ».

« Il existe dans notre pays une forme d’apartheid, mais aussi  d’autres formes de regards à combattre : ceux de la gentillesse et de la charité ». La gentillesse et la charité sont des approches omniprésentes dans les pratiques d’aide et de soutien. Dans certains pays le Téléthon serait interdit : Comment peut-on agir de la sorte à un seul  moment de l’année ? On fait œuvre de charité ce jour là en faisant appel à nos bons sentiments alors que l’on ne fait rien  le reste de l’année….

2. Un modèle médical qui écrase

Nous sommes aussi  confrontés au modèle médical en surplomb. Le médecin avec son « aura divine » conduit la politique publique à se saisir de la recherche de la guérison comme solution miracle à la disparition du handicap. Dans  d’autres pays, il est d’abord recherché l’inclusion.

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photo : Josef Schovanec au colloque de l’ANDESI

 

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